La couleur nous parle : le noir

Quand on vous dit noir, vous pensez à quoi ? La nuit ? Peut-être le pelage d’un chat, dont vous pouvez bien vous demander pourquoi diable la superstition en fait un mauvais présage…

On le remarque rapidement, les premières choses qu’on associe à ce coloris sont peu flatteuses. On dit souvent que c’est la couleur du deuil, en contraste avec le blanc du mariage. La couleur de la mort, de l’obscurité, et des vêtements de bien des méchants des fameux films de Walt Disney©.

Vraiment, ça doit être une mode… / © Walt Disney Pictures

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Malgré l’association inconsciente de cette couleur avec la mort en occident, on porte du noir à bien plus d’occasions que des funérailles. Si la mariée vêtue de blanc est l’image symbolique des noces, n’oublions pas les autres évènements où cette couleur s’affiche aisément : réceptions haut de gamme, célébrations et autres remises de prix. Bien des évènements au cours desquels l’esprit est à la joie et non à la tristesse. La preuve que le noir revêt plus de facettes qu’il n’y paraît.

Ce ton est donc également la couleur de l’élégance. Sinon, à notre belle époque remplie de couleurs, pourquoi tant de photographies exposées en galerie d’art seraient-elles tirées en noir et blanc ?

C’est une couleur qui évoque l’absence totale de lumière, et c’est sans doute cette particularité qui la rend si mystérieuse, inaccessible… Ce qui attire. Une chose que les marques de luxe ont bien compris : si la tendance actuelle est d’avoir un minimum de couleurs dans l’identité visuelle, Gucci®, Prada® ou Louis Vuitton® n’utilisent que du noir et du blanc. Et inconsciemment, on en vient à associer cette nuance au positionnement du luxe.

Par son appropriation par le secteur du luxe, le noir n’a plus uniquement une connotation négative. Un simple logo noir sur le fond blanc d’un packaging haut de gamme évoque à lui tout seul le raffinement.

Quelques logos jouant sur le positif et le négatif.

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C’est aussi une couleur que les peintres affectionnent : on peut penser au fameux Чёрный квадрат, le Carré noir sur fond blanc de Malevitch (1915), ou aux Outrenoirs du contemporain Pierre Soulages. Ce dernier n’a d’ailleurs travaillé cette couleur que pour faire jaillir la lumière. Des œuvres reconnues, admirées, fascinantes… Et entièrement monochromes. Cette absence de couleur leur confère simplicité et élégance.

© Pierre Soulages (vitraux de l’Abbaye Sainte-Foy de Conques / triptyque, acrylique sur toile, 2009)

Il y a plus à voir dans le noir qu’on pourrait le croire.

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