La question brûle, la planète aussi : Peut-on réellement allier l’écologie, qui devient vitale, avec le système économique actuel ? Le marché, peu régulé, permet la délocalisation, et ainsi certains produits effectuent un véritable tour du monde avant de parvenir en occident. En dehors des conditions sociales et sanitaires affreuses dans lesquelles travaillent des employés parfois mineurs, l’impact du transport de marchandises est lourd. On estime qu’en Europe, près de 26% des émissions de gaz à effet de serre (GES) proviennent du transport de marchandises (source : Akanea). De même, selon l’ONG Oxfam, les 1% des personnes les plus riches à échelle mondiale (oui, encore eux) émettent deux fois plus de GES que les 50% de l’humanité qui sont les moins bien lotis.
Ajoutez à ça l’aspect consommation. Vous voyez la croissance ? Bien sûr, il semblerait que nos chers politiques n’aient que ce mot en bouche. Et bien ce concept porte en lui un souci de taille : on calcule la croissance par rapport à la production de l’année précédente. Vous commencez à comprendre ? Vouloir une croissance toujours positive signifie une course infinie à la production, et donc à la (sur)consommation. La planète n’y survivra pas, c’est mathématique.
Alors, que faire ? Uriner sous la douche pour économiser une chasse d’eau ? Devenir végan ? Toutes ces solutions individuelles ne sont qu’une goutte d’eau, dans un océan bien sombre. La réponse doit être collective, et radicale. Repenser un système entier, remettre en cause nos modes de vie et de consommation : le chemin sera long, mais il est trop tard pour tricher. Il me vient à l’esprit les mots récents de François Gemenne, scientifique qui se consacre au changement climatique, après la reconduction d’un gouvernement condamné pour inaction climatique : “On ne peut pas sauver les gens contre eux-mêmes (…) il y a un vrai manque de volonté (…) si les gens veulent se suicider collectivement, c’est leur responsabilité (…) suicidez-vous !”
Je ne suis pas un expert, mais quand un scientifique conclut une intervention sur ces mots, c’est que ça commence à sentir le roussi, non ? Alors, pour paraphraser cet autocollant du NPA croisé sur un poteau, en centre-ville, “faites un geste pour la planète : renversez le capitalisme”.
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