09/10/19

À l’heure de l’écran total où la surexposition aux lumières crues de nos tablettes, ordinateurs et tablettes tactiles nous électrise, rien ne vaut un petit retour au « papier sérénité ». Le volume pharaonique de l’info digitale et sa vitesse de propagation, encouragée par des réseaux sociaux boulimiques, fatigue nos cerveaux.  Il nous est parfois bien difficile de sortir de ces lectures éclairs, éphémères. Et si la fatigue s’invite, alors notre cerveau se lobotomise et ne prend plus la peine de traiter l’information reçue, tant nous sommes passés en mode zappeur compulsif.

Il nous faut du courage pour redevenir acteur et ne plus être passif face au contenu délivré. Vérifier ses sources, approfondir un sujet… Échapper à ce torrent d’info sans substance, ou si peu, oublier la peur de rater quelque-chose, la dernière publication de Machinette, qui, somme toute, n’est autre qu’une énième démonstration d’un voyeurisme consentant.

Le livre et la presse papier sont des médias qui permettent de ralentir la cadence, de reposer ses yeux, de laisser le sujet gentiment infuser dans nos cerveaux trop stimulés. On peut poser le livre, y revenir plus tard… Et le toucher ! Irremplaçable sensation tactile qui s’accompagne de l’odeur du papier encré… Croyez-vous que je fasse ici le procès du digital ? Oh que non… Et il serait bien malvenu alors que nous produisons nous-mêmes du contenu numérique. Mais j’aime à rappeler à mon cerveau et à ma conscience qu’il y a beaucoup de pièges à éviter et qu’il est important de rester concentré sur le fond et le sens. Au digital, comme à l’imprimé. Je partage cette réflexion du moment avec vous.

Marie Tandeau de Marsac, graphitéine.